Glossar
Aires centrales
Les aires centrales sont des surfaces spatialement délimitées possédant un statut de protection juridique clair et sont importantes pour les espèces et/ou milieux naturels prioritaires. Elles offrent aux espèces prioritaires une qualité d’habitat particulièrement élevée et jouent un rôle central en tant que lieu de reproduction, de développement ou de dispersion (populations sources).
Aires de mise en réseau
Les aires de mise en réseau sont des surfaces ou des espaces clairement définis qui relient les aires centrales et garantissent la perméabilité du paysage pour les espèces animales, végétales et les champignons. En tant qu’espaces de dispersion, de biotopes relais ou de corridors, elles rendent possible la mobilité quotidienne, les migrations saisonnières, la dispersion des espèces cibles d’une aire centrale à l’autre ainsi que la colonisation de nouveaux sites et régions (p. ex. en raison des changements climatiques). Ces surfaces, utilisées tout au plus extensivement, offrent un habitat à de nombreuses espèces. Les éléments de mise en réseau construits tels que les ponts végétalisés, les passages pour la petite faune, les échelles à poissons, etc. sont des types spécifiques d’aires de mise en réseau.
Capacité de régénération
L’infrastructure écologique est conçue et mise en œuvre de façon à garantir la résilience des écosystèmes (c’est-à-dire leur capacité à se régénérer après des dérangements et à maintenir les fonctions centrales).
Cohérence
Les éléments de l’infrastructure écologique sont reliés avec ceux des réseaux écologiques des pays voisins de façon à ce que la mise en réseau tienne compte des besoins en mobilité des espèces cibles et que l’échange génétique entre les populations soit garanti.
Espèces indigènes
Les espèces sont considérées comme « indigènes » lorsque leur aire de distribution passée ou présente était ou est entièrement ou partiellement en Suisse. S’y ajoutent les espèces dont l’aire de distribution s’étendra naturellement en Suisse à l’avenir (p. ex. espèces thermophiles du sud). Pour la plupart des groupes d’organismes, les centres de données ont des listes régulièrement actualisées des espèces indigènes. Ces listes servent de référence.
Espèces prioritaires et menacées
La définition des espèces prioritaires (OFEV 2011) a été établie par des experts en tenant compte du degré de menace de l’espèce et de la responsabilité de la Suisse pour son maintien au niveau mondial. La désignation comme espèce « menacée » se fait selon les catégories et critères de l’UICN. Plus d’un tiers des espèces évaluées pour les Listes rouges sont considérées comme menacées (Cordillot et Klaus 2011). Les espèces concernées par la planification et la mise en œuvre régionale et locale de l’infrastructure écologique pourront varier. Une attention particulière sera accordée aux espèces pour lesquelles la Suisse a une responsabilité internationale. Outre les espèces prioritaires, les espèces caractéristiques de fréquence moyenne dans les régions concernées revêtent également une grande importance. Les banques de données nationales et cantonales recueillant les observations des espèces sont une des bases scientifiques importantes.
Fonctionnement
L’infrastructure écologique assure le fonctionnement des milieux naturels à long terme si les populations des espèces prioritaires sont capables de survivre à long terme et que le réseau apporte la contribution prévue pour la conservation de la biodiversité et des écosystèmes en Suisse.
Instruments d'aménagement du territoire
L’infrastructure écologique doit être prise en compte dans la politique d’aménagement du territoire de la Suisse. Son importance doit être comparable à celle de l’infrastructure grise (p. ex. réseau routier et ferroviaire, canalisations, réseau électrique) et elle doit disposer d’un plan sectoriel. L’aménagement du territoire joue un rôle clé dans la mise en œuvre de l’infrastructure écologique. Les instruments de planification contraignants pour les autorités et propriétaires fonciers sont appliqués pour la mise en place et l’entretien de l’infrastructure écologique. L’entretien des éléments de l’infrastructure écologique doit être assuré à long terme. Ceci signifie que dans le cas des aires centrales, c’est une protection juridique contraignante pour les propriétaires fonciers qui garantit une utilisation, respectivement un entretien, conforme aux objectifs; les aires de mise en réseau doivent au minimum figurer dans le plan directeur et leur entretien doit être assuré par des contrats de longue durée.
Intersectoriel
Tous les acteurs des politiques sectorielles importantes ayant un impact sur le territoire ont un rôle à jouer dans la mise en place et l’entretien de l’infrastructure écologique. Ils doivent aussi assurer en commun le financement à long terme.
Milieux naturels prioritaires et menacés
La définition des milieux naturels prioritaires a été établie par des experts en tenant compte du degré de menace du milieu naturel et de la responsabilité de la Suisse pour son maintien au niveau mondial. La désignation comme milieu naturel « menacé » se fait selon les catégories et critères de l’UICN. Pratiquement la moitié des milieux naturels évalués pour les Listes rouges est considérée comme menacée (Delarze et al. 2016). Les milieux concernés par la planification et la mise en œuvre régionale et locale de l’infrastructure écologique pourront varier. Une attention particulière sera accordée aux milieux pour lesquels la Suisse a une responsabilité internationale.
Populations viables
Des mesures de conservation en faveur des espèces prioritaires sont prises de façon à garantir à long terme leur survie et leur potentiel d’évolution en Suisse. Pour cela, il faut assurer le maintien de populations de taille suffisante dans les régions qui font partie de l’aire de distribution de l’espèce en se basant sur l’état actuel des connaissances.
Prestations écosystémiques pour l'économie et la société
Les prestations importantes auxquelles contribue l’infrastructure écologique sont :
- Service récréatif grâce à des espaces verts urbains ainsi que des espaces de détente de proximité ou plus éloignés
- Possibilité d’identification par des paysages beaux et caractéristiques (héritage naturel et culturel)
- Protection contre le bruit
- Mise à disposition d’eau potable propre
- Protection contre les dangers naturels
- Régulations microclimatiques locales
- Pollinisation et lutte contre les ravageurs
- Sols fertiles à long terme
- Mise à disposition de ressources génétiques et substances actives
- Nature comme site de formation (nature comme place de jeu, apprentissage des fonctions écologiques)
- Conservation des paysages caractéristiques de Suisse dans leur diversité, beauté et particularités
Qualité paysagère
Selon la fiche d’information « Conception Paysage cantonale et cohérence des objectifs de qualité paysagère » (OFEV 2015), la qualité d’un paysage correspond à̀ un état du paysage qui se fonde sur son caractère spécifique – c’est-à-dire sur ses caractéristiques, sa diversité et sa beauté – et qui intègre les besoins de la société en matière de paysage. La qualité d’un paysage peut être définie au moyen de valeurs et d’éléments écologiques, esthétiques, culturels, économiques et émotionnels. Cette qualité est élevée lorsque le caractère du paysage et ses valeurs particulières sont bien développés et lorsque ses prestations multifonctionnelles sont assurées de manière durable.
Réchauffement climatique
La biodiversité pourrait se modifier en partie irréversiblement, directement en raison des changements climatiques. Néanmoins, les effets indirects liés aux modifications de pratiques pour faire face au changement climatique dans d’autres domaines (p. ex. utilisation des sols) seront vraisemblablement plus importants. Les effets à considérer sont les suivants :
- Modifications dans le développement saisonnier et les périodes de croissance du monde animal et végétal
- Modification des interactions entre les espèces
- Modifications dans les aires de distribution, la répartition et la fréquence des habitats, espèces et populations
- Extinctions d’espèces
- Arrivées naturelles / introductions de nouvelles espèces
- Perturbation des services écosystémiques
- Modification des milieux (p. ex. composition des communautés d’espèces, processus, structures)
Régions biogéographiques
Les régions biogéographiques de premier niveau sont les suivantes: Jura, Plateau, Versant nord des Alpes, Alpes centrales occidentales, Alpes centrales orientales, Versant sud des Alpes (Gonseth et al. 2001). Les régions biogéographiques de second niveau sont: Jura et Randen, Bassin lémanique et rhénan, Plateau occidental, Plateau oriental, Préalpes, Alpes septentrionales, Alpes centrales occidentales, Alpes centrales orientales, Alpes méridionales, Tessin méridional (Gonseth et al. 2001).
Réseau cohérent
Le réseau est formé de sous-réseaux spécifiques définis sur la base d’espèces, communautés d’espèces et d’écosystèmes particuliers (p. ex. forêt, marais, eaux, surfaces herbagères). La démarche pour définir les sous-réseaux spécifiques se base sur des connaissances scientifiques. Les méthodologies choisies doivent être compatibles entre elles, de manière à assurer que la mise en commun des sous-réseaux spécifiques aboutisse en un seul réseau compréhensible et d’un seul tenant, donc cohérent. Le réseau, qui est composé de surfaces garanties à long terme, d’espaces et d’éléments, doit pouvoir s’adapter à des conditions changeantes (p. ex. en raison des changements climatiques, de la densification en milieu urbain, de nouvelles connaissances scientifiques, de nouveaux instruments de planification, de nouvelles utilisations, de la succession, etc.).